Cendrillon à l'Opéra

Hier soir, j'étais à l'Opéra de La Monnaie avec un amie, à la répétition générale de Cendrillon de Jules Massenet. 

C'est grâce au père de cette même amie que j'ai découvert l'opéra il y a quelques années, alors que l'abonnement jeune était encore avantageux (il l'est un peu moins aujourd'hui) mais trop lourd pour ma bourse. Il m'avait avancé l'argent en même temps qu'il avait offert un abonnement à sa fille et je le remboursais par tranches de 20 euros par ci par là. J'ai pu assister de cette façon à une saison entière***. Je ne remercierai jamais assez cette personne d'avoir été le "mécène" de quelques chairs de poule, moi qui n'y connaissait rien (et qui n'y connait toujours pas grand chose sauf ce que j'aime), comme celle provoquée par le magnifique "Ange de feu" de Prokofiev. Cette répétition générale m'a rappelé le souvenir de ces soirées d'hiver où, après avoir laissé notre encombrant manteau au vestiaire, on allait prendre place le nez qui coule un peu (cette fois-ci c'était carrément en apnée) sur des fauteuils de velours rouge. J'aimais m'en mettre plein les mirettes dans cette ambiance cotonneuse avant que la pénombre ne se fasse et qu'on s'en mettre plein les oreilles. 

Revenons à nos moutons. Ce "Cendrillon" est superbe. L'histoire naît au coeur d'un livre de conte, dont les pages sont imprimées sur les murs percés de portes du décor. La Cendrillon est triste et belle et le prince charmant ne demande qu'à tomber amoureux. Les deux romantiques sont entourés d'une galerie de personnages hauts en couleurs: deux demi-soeurs grotesques à souhait, une belle mère à la croupe chevaline digne des mégères de Walt Disney et une panoplie de prétendantes à la pantoufle de verre plus ridicules les unes que les autres. Les tableaux féériques et drôlissimes se succèdent, le tout avec la finesse de l'opéra et la qualité des décors et des costumes qui caractérise La Monnaie.
C'est sobre et éblouissant à la fois. Massenet n'est pas mon compositeur préféré mais malgré cela, j'ai beaucoup aimé. Il s'agit d'un vrai conte de fée, dans lequel la musique, les voix et la scène ne font qu'un. Je le conseille tant aux fans de l'opéra et qu'aux novices. Toutes les infos pratiques ici.

Je vous laisse sur ce reportage vidéo de Télé-Bruxelles qui vous mettra peut-être l'eau à la bouche: 

Pour voir la vidéo

Un petit Goodie Bag maison: La Monnaie propose un accès à ses archives en ligne, qui sont pour partie digitalisées. On y trouve les maquettes de décors et de costumes, les programmes, affiches, photos d presse, d'artistes et de productions. Une jolie promenade dans l'histoire de la mode et de l'opéra lorsqu'on dépasse le côté un peu rebutant de l'interface. 

La robe de bal de Cendrillon de 1982 - Costumier : Pagano Mauro

 Photographie de presse de Cendrillon - 1982

Et pour le bonheur des yeux surtout, je me demande si ça ne vaudrait pas le coup d'aller fureter à la vente aux enchères des costumes des anciennes productions de La Monnaie, exposés du 9 au 16 décembre dans le Foyer Alechinski de leurs Ateliers. Plus d'infos ici.

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*** Et tomber amoureuse de Kazushi Ono, que j'ai un jour vu débarquer dans le salon de coiffure dans lequel je me faisais coiffer, près de l'hôtel Métropole, où il s'est fait refuser comme un vulgaire manant car l'heure de fermeture approchait. Frustration. Ceci dit en passant, c'est un très mauvais salon de coiffure, je n'y vais plus. Fin de la parenthèse.

Comments

[Ness]

De rien. J'espère que tu auras l'occasion d'aller le voir, je ne sais pas ce qu'il en est des places encore disponibles. Si tu y vas, n'hésite pas à dire ce que tu en as pensé!

[J'adore j'adhère]

Ca alors, j'ignorais que Cendrillon se donnait à Bruxelles ! J'étais prête à me rendre sur Paris car paraît-il, la version qui se donne là-bas est époustouflante. Le reportage télé (merci pour le lien) montre que c'est magnifique par chez nous aussi :-) Tant mieux :-) Cela fera quelques kilomètres en moins.. Je vais voir s'il est possible de réserver des places pendant les fêtes. Merci Ness pour cette belle idée !