Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
30 octobre 2011

Considérations amicales sur fond musical...

J'ai assisté à assez d'enterrements cette année que pour avoir eu au moins un bref moment d'égarement narcissique. Si l'on devait passer une chanson avant de me dire au revoir, j'aimerais que ce soit celle d'Anne Sylvestre: Les gens qui doutent. 

J'ai découvert cette chanson il y a peu, après m'être re-plongée pour mes recherches en histoire dans le répertoire de chanteuses féministes prolixes, aux tripes bien accrochées, inspirées et inspirantes. Anne Sylvestre et Pauline Julien, deux sorcières comme les autres. Je ne sais pas si ces deux complices doivent ou non être sorties de l'oubli. Je ne les connais que depuis quelques années seulement: était-ce une lacune injustifiable à ma culture? Sont-elles encore très connues aujourd'hui? Si vous ne connaissez pas, je vous laisse découvrir cette chanson emblématique du combat pour la dépénalisation de l'avortement. 

Pour en revenir à ces gens qui doutent, après avoir navigué à vue sans connaître ma logique, j'ai découvert récemment quel était au juste mon baromètre social: je fuis l'arrogance sous toutes ses formes, même les plus subtiles. Je l'avais plus ou moins subodoré: quand j'ai changé de milieu du tout au tout (Spéculoos m'appelle Cosette), mon grand écart social ne s'est pas fait sans mal. Pour l'instant j'ai l'impression d'être mise à rude épreuve par une partie de mes potes. Nous sommes dans notre phase de pré-trentenaires brillants aux dents longues. Tous détestables (sauf moi bien sûr :-p)! C'est-à-dire qu'on a tous des jobs qu'on a plus ou moins choisi, qui valorisent nos compétences, qui en jettent un peu (assez pour être heureux et un peu fiers de ce qu'on fait), et dans lesquels on avance comme on peut. On se construit dans d'autres domaines également, je choisis l'exemple du travail car il est pas mal parlant. Mais justement, certains confondent bonheur et fierté (et je les vois dépérir un peu dans leur 50h semaine même si ça baigne dans un discours de gagne) et confondent parents, boss et amis...alors il n'y a qu'aux deux premières catégories auxquelles ils ont quelque chose à prouver. Il me vient parfois une grosse envie de leur mettre une grosse tape dans le dos et de leur dire "Je suis là pour sabrer le champagne avec toi, pas pour boire ta rhétorique de compétitivité. Allons fêter ça et n'en parlons plus!". ***à utiliser en cas de nouveau job/promotion/pendaison de crémaillère***

Et puis, dans la vie de tous les jours, que je trouve à la fois ludique et inquiétante, j'ai plutôt l'impression de trébucher et de rouler avec brio que de foncer avec hargne alors ça me laisse un peu froide tout ça. Je pense qu'ils doivent ressentir à peu près la même chose, sauf qu'ils ne l'avouent plus. Sans attendre que mes amis s'épanchent sur leurs faiblesses (et que notre vie ressemble à un épisode de Dawson Creek - Oh mon dieu, épargnez-nous), j'aimerais simplement qu'ils ne soient pas toujours dans la démonstration de force. Mais je me doute que ce n'est pas facile. A l'extérieur, ils font preuve de force, d'autant plus qu'ils sont réellement stressés et morts de trouille. C'est rude un début de vie professionnelle... Va plaider devant une cours de justice ou répondre aux exigences d'un contrat à trop d'euros pour la première fois de ta vie... Difficile quand la journée s'arrête de faire retomber la pression ET l'adrénaline, de laisser sa fierté ET sa carapace offensive au vestiaire. Ce mélange de choses auxquelles on goûte avec plaisir et d'autres qui nous font peur, on ne réalise pas que ça nous change, on oublie que c'est là en fait...et on ne repère pas quand c'est inapproprié.

L'air de rien, c'est hyper épuisant. Donc pour l'instant, quand je ne cocoone pas, je vois des amis qui ont l'humilité bien chevillée au corps et qui réussissent la gageure d'être à la fois plus reposants et plus intéressants. 

J'ai hâte que passe la crise de la pré-trentaine ;-)

Publicité
Publicité
Commentaires
Z
D'anne Sylvestre, je ne connais que "Fraise de bois", qui a été la bande-son d'une virée LLN-Compiègne (près de Paris) pour un championnat inter-universitaire européen de Water-Polo. Seule fille de l'équipe, je baignais dans une ambiance testosteronnée qui se voulait "virile", à grand renfort de "bite-couille-nichon" à chaque phrase (et était, d'une certaine manière et avec le recule, attendrissante).<br /> <br /> Bref, On a passé le weekend à chanter à tue tête cette chanson aux paroles si innocentes mais pourtant tellement tendancieuses dans certains esprits mal tournés.<br /> <br /> J'avoue ne m'être jamais penchée sur le travail de l'artiste, que j'avais classée dans la catégorie des "chanteuses innocentes de bonnes familles", dans le genre de Sœur Sourire.
N
c'est un peu ça oui :-)
O
Tu trébuches, mais tu continues d'avancer :)
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
Publicité
Publicité