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Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
20 janvier 2014

La flamme

candle

Alors que je pensais en avoir appris sur la façon d'écrire sans que cela passe par une douleur physique, j'ai du me rendre à l'évidence, ce n'est pas encore suffisant. L'après première partie de ma thèse m'a laissée K.O. 

Il en faut du temps pour devenir un Jedi...

Durant les vacances de Noël (qui ne devaient pas totalement en être pour moi), j'ai été ralentie (voire immobilisée) par des vertiges incessants et des difficultés de concentration à ne plus savoir faire une liste de courses sans me perdre à regarder le plafond en mode encéphalogramme plat. 

Par contraste, cette immobilisation du neurone m'a permis de prendre conscience que mon rythme normal de réflexion avait de quoi tuer un mammouth par burn out. Certes, il est génial de pouvoir lire un mail sur l'organisation du repas du Nouvel An, d'avoir mille idées de plats, de réussir à envisager toutes les concordances possibles entre les légumes et l'huile de noix en 45 secondes et rédiger mentalement la liste des courses en visualisant les rayons du supermarché mais est-il vraiment nécessaire de checker 6 fois selon la température présumée de la pièce et la contenance de l'estomac de Jean-Gontrand divisé par le nombre de convives si 100 grammes de haricots verts par personne sera suffisant ou s'il vaut mieux compter 120 grammes ? 

La réponse est non.  

J'ai été forcée d'y aller avec le nombre de grammes que ma concentration limitée m'a permis de prendre en rayon et sans me poser la question de savoir si ce serait suffisant (car ne pas réussir à mobiliser mes connexions neuronales pour y répondre provoquait des spasmes d'angoisse) et devinez quoi : personne n'est mort de faim (aucune catastrophe nucléraire à signaler non plus). Essentiellement parce qu'on avait déjà deux entrées dans le ventre quand on est passé aux haricots, mais là n'est pas la question. 

Bref, il se trouve qu'après avoir cru à un cancer du cerveau, un médecin m'a dit que j'étais hyper tendue de la nuque et une kiné m'a qualifiée du trapèze le plus noué de sa carrière. Je suis tellement en phase avec mon corps et/ou me suis tellement habituée à la douleur que je n'avais rien remarqué. Si les vertiges s'expliquent par ce sac de noeuds, les soucis de concentration un peu moins. 

Si ils ne s'expliquent pas médicalement, d'un point de vue personnel, c'est plus ou moins à ce moment là que m'est apparue la violence qu'avait été pour moi l'écriture de cette première partie. 

Résultat : alors que j'aurais souhaité me sentir forte de tous ces mots déjà couchés sur le papier, j'étais tétanisée. Je ne voulais pas y retourner. J'avais peur d'avoir mal. Atrocement mal (il est clair qu'on quitte là le registre du physique pour aller farfouiller au fond du psychologique). Je savais que j'étais assez forte, capable et tout le reste pour le faire, mais ça revenait à me dire : " tu es assez forte pour t'immoler par le feu et survivre ". Je sais, mais....sérieusement, tu veux que j'aille m'immoler par le feu? 

En vous passant les détails, ma psy et moi sommes d'accord que certes, l'effort d'écrire cette thèse est intense intellectuellement, mais ne devrait pas être aussi violent. Une bonne partie de mes démons dénoués ces dernières années se relèvent maintenant, décharnés mais cependant fort nombreux, et je suis occupée de livrer une dernière bataille... douloureuse, plutôt que d'écrire.

C'est au coeur de ce marasme et devant une page blanche que je me suis mise pour la première fois de ma vie à la méditation, avec des résultats spectaculaires.
Ainsi qu'à la luminothérapie, à la faveur de la lampe solaire reçue en cadeau par ma maman. 
Et que j'ai allumé une bougie sur mon bureau, afin de visualiser et me connecter à cette flamme qui pour sûr, est bel et bien là au fond de moi, s'il faut en juger par le fait que je reste derrière cet ordinateur malgré la horde de détraqueurs qui m'obscurcissent la vue et absorbent mon énergie. 

Je vous reparle donc bientôt de méditation. Et de luminothérapie.  

 

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Commentaires
G
je vous suggère de faire un tour sur le blog "tard le soir" (canalblog)article= sortilège<br /> <br /> à propos de vos malaises....
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
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