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Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
24 mai 2013

Le trésor des sens

Treasure-Chest-on-the-beach

Hier, alors que je lisais le récit de la retraite de yoga d'Armalite, j'étais encore une fois fascinée par ce qu'elle avait découvert lors de ses exercices de visualisation. Cette technique m'intrigue beaucoup et je ne vois malheureusement pas dans quel cadre je pourrais la tester. Néanmoins, j'avais besoin d'un pause et je suis allée m'allonger 5 minutes, en me prêtant au jeu. Et moi, si je découvrais un trésor, quel serait-il? Je me suis amenée mentalement à partir à la recherche d'un trésor caché, une carte avec des petits traits en main, dans une forêt relativement tropicale, vierge et touffue en faisant confiance à la dame (c'est-à-dire moi, je maîtrise très bien le dédoublement de personnalité) sur le caractère non anxiogène de la situation (c'est-à-dire que par un petit arrangement avec moi-même, cette forêt tropicale était garantie sans araignées). J'ai parcouru le chemin jusqu'au trésor facilement. J'ai creusé dans un endroit dégagé, près de la mer. Ma pelle a butté contre le trésor. Et puis rien. 

A ce moment, il me paraît évident que cette histoire de visualisation ne fonctionne pas lorsqu'on est ni en condition, ni guidé par des pros. Mais, néanmoins, je gratte un peu. Je l'ai trouvé ce trésor, pourquoi je m'arrête là? J'ai quand même bien envie de savoir ce qu'il y a dedans! Non sans mal (non pas que j'ai du mal à ouvrir le coffre mais plutôt que j'ai du mal à m'amener mentalement à l'ouvrir), je découvre qu'il y a de la lumière à l'intérieur. Pas de l'or qui brille en faisant de la lumière comme dans les films. Juste de la lumière. Je me dis que cette image est bien positive mais tellement basique et l'exercice si vite expédié que je doute de la réussite de cette auto-séance de visualisation improvisée. 

Jusqu'à ce que je réalise que ce que je viens de visualiser est typiquement moi. J'ai trouvé le trésor, et le fait de l'avoir trouvé me suffit ; je n'ai pas besoin de l'ouvrir. J'ai lu des livres pratiques de psychologie et de développement personnel qui m'ont réellement fait du bien, sans jamais faire les exercices proposés à la fin de chaque chapitre. Le fait de comprendre les choses théoriquement me suffit pour me débarrasser d'un noeud. Mes problèmes se dissolvent dans leur compréhension intellectuelle. Je ne vais jamais jusqu'à éprouver la détente en 5 points par l'exercice de respiration à la page 31 du livre. Je m'arrête avant. J'ai résolu plein de noeuds en thérapie et le fait de les avoir résolu en paroles me convient. Le problème a disparu. La sérénité est là, à portée de main mais je ne ressens pas le besoin d'aller plus loin et de la vivre. 

Je suis dramatiquement cognitive comme fille, désespérement anti-sensitive. Je me suis débarrassée d'un certain nombre de boulets et je me contente d'apprécier les kilos en moins. En contrepartie, j'ai trouvé un bon petit coffre rempli de sérénité. Et je n'éprouve pas le besoin de la ressentir. 

Je ne fais rien qui passe par mon corps. 

J'ai réalisé cela alors que cela fait deux semaines que mon sentiment d'insécurité familial et mon agenda professionnel m'avaient plongé dans une tension nerveuse incessante, tension inquiète qui me pousse à rester en activité intellectuelle au-delà de l'épuisement de façon aussi compulsive qu'une boulimique mangerait des chips. Sans pouvoir trouver le repos ni de sentiment de détente absolus. 
Je travaille chez moi en ce moment et je peux aller m'allonger pour une pause quand je veux. D'ailleurs mes délais professionnels me le permettent. Résultat : je ne tiens pas plus de deux minutes couchée, et pourtant je suis épuisée et une fois debout, plus du tout productive. Cela fait près d'un mois que je n'ai pas été à la piscine. Me retourner un ongle mou après la vaisselle était la sensation physique la plus intense de la journée hier. Voire de la semaine (si on oublie que mon utérus a essayé de s'auto-extraire de mon corps lors de mon premier jour de règle).  

Le bourdonnement dans la tête, mes jambes endolories, mon ongle cassé et moi, on a réalisé qu'il était urgent que je fasse quelque chose qui passe par mon corps dans le but de trouver l'apaisement. Cette évidence, hier, était tellement pressante qu'elle en est devenue oppressante. 

Je doute sérieusement que cette histoire de trésor ait vraiment valeur d'exercice de visualisation. Par contre, ce qui est sûr, c'est que j'ai booké un massage aux huiles essentielles (pour la première fois de ma vie. Je vous disais dans ce billet que je suis mal à l'aise dans des endroits comme les salons de massage) et à défaut de piscine dans l'immédiat, j'ai fait une séance d'étirement et j'ai pris rendez-vous chez la coiffeuse. 

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Commentaires
M
Se changer les idées, ça pourrait aussi se faire en compagnie autour d'un thé (ou toute autre boisson appropriée au moment) !
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