Je n'avais plus eu mal à ma thèse depuis longtemps, mais...
Il arrive qu’il y ait encore des jours où ça ne marche pas.
Des jours où on découvre qu’une personne qui nous déconsidère professionnellement a écrit un article parallèle à un article de commande que j’ai du produire, au même moment, sur le même sujet en niant l’existence du mien, pour le remplacer, le supplanter.
Des jours plus fragiles où quand les digues lâchent, je ressens toute cette concurrence professionnelle comme une agressivité dirigée personnellement contre moi, ce que je suis et ce que je vaux au plus privé et au plus profond.
Des jours où je perds toute confiance en moi et des jours où l’énergie d’avancer malgré les doutes, d’avancer pour accomplir le contraire des doutes vacille et naît l’envie de sortir de mon trou pour avouer au monde : « je suis une imposture, bannissez-moi ».
Des jours où ça fait deux jours que je ne dispose pas de mon matériel informatique complet et que je travaille au ralenti alors que j’ai un programme chargé et du stress à revendre.
Des jours où je veux que tout s’arrête pour faire quelque chose qui est à ma portée en toute simplicité et mettre mon énergie ailleurs.
Des jours où je prends la mesure de ce que ça signifie, de savoir qu’il n’y a que moi-même pour me rassurer, remonter la pente et reprendre la route. Que même faible et effrayée et dans les conditions les moins propices, il n’y a que ma force de caractère qui peut me remobiliser.
Ces jours-là, je me sens très seule.
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