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Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
18 juin 2012

L'expo Cas Oorthuys

copyright_-_Cas_Oorthuys__Nederlands_Fotomuseum

Vous voyez ces photos de Bruxelles dans les années '50 qu'on trouve en cartes postales et en calendrier à la papeterie Plaizier? Et bien c'est le photographe Cas Oorthuys qui les a réalisées. 

Une exposition au Musée de la ville de Bruxelles présente actuellement des grands formats du photographe néerlandais en les replongeant dans leur époque. 

La déco est timide mais néanmoins axée fifties. On retiendra le joli patchwork de tissus sur le banc central, banc par ailleurs bien utile pour écouter un audio-guide hors du commun. En effet, "Bruxelles nous appartient" a collecté plusieurs heures de témoignages de véritables 'brusseleirs'. Il racontent avec un accent chantant et leurs voix devenues rocailleuses les temps forts de leur jeunesse dans un Bruxelles d'antan. Certains en néerlandais, d'autres en français, le tout distribué autour des thèmes des photos.

Tout y passe: l'évolution des habitudes alimentaires avec l'arrivée des sphagettis, le rouge à lèvres, le passage saisonnier chez la modiste pour changer de chapeau, le chocolat chaud en haut du Old England, la petite vie du tram (y compris les blagues faites au Wattman les jours de St V) et les contours du quartier gay bruxellois. 

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Les témoins, en livrant  des bribes de vie, des rires et des vraies tranches d'humain, brossent un tableau d'une société qui change, depuis la sortie de guerre jusqu'à la société de consommation. Le tout se raconte au rythme des rues de Bruxelles et redessine un plan vivant de la ville, au gré des endroits connus ou disparus aujourd'hui.

On passe de l'universel au local, et inversément. Suffisament en tout cas pour ne pas perdre directement les deux parisiens qui nous accompagnaient ce jour-là. 

Le point faible de l'exposition, c'est le déséquilibre fort entre le son et l'image. Il y a quelques dizaines de photos (70 en réalité) et des heures de témoignage. Si bien qu'on finit par s'asseoir et écouter sans plus de support visuel et la visite devient très statique. Légèrement soporifique, malgré l'enthousiasme que provoquait chez moi l'écoute des interviews.

A savourer sur place pour les grands formats et pour faire un petit tour dans le Musée (il faut s'accrocher, les expos ne brillent pas par leur actualisation et les costumes de Manneken Pis font parfois mal aux yeux) et à finir chez soi, avec le catalogue et une bonne tasse de thé. Parce que oui, la bonne nouvelle c'est que toutes les interviews sont disponibles ici. 

A conseiller à tous ceux qui ont pris un jour Bruxelles en affection et à ceux qui pourraient écouter pendant des heures leurs grands-parents raconter "comment c'était avant".

Ce que j'adore, c'est l'idée de pouvoir inviter cette expo chez ma grand mère qui a vécu à Bruxelles a cette époque mais ne peut plus se déplacer. Le catalogue d'un côté, l'ordinateur de l'autre...

(photo Musée de la ville de Bruxelles - photo perso)

 

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Commentaires
M
Une expo qui me tente bien, tout comme d'ailleurs celle sur les photos de paysages à Bozar !
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
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