Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
12 janvier 2012

Révélations de Noël II

Ou: le cadeau inattendu...

maison

Quelques jours après être revenus de Paris, nous avons fêté Noël avec mes parents, ma soeur, son compagnon et mon oncle. Nous savions que nous allions être gavés (au sens propre) par l’affection de ma mère qui passe à 99% par la nourriture. La bonne surprise pour moi fut de trouver une maison propre et rangée. Je me rend compte que cette phrase a le pouvoir de me faire passer en moins de temps qu’il n’en faut pour la dire pour une fille pédento-exigeante. Sauf que mon histoire ménagère familiale est légèrement compliquée...

Depuis que j’ai 12 ans, j’ai beaucoup rangé, nettoyé, épousseté. Pour m’aménager mon espace, un endroit où m’épanouir, moi qui avais (ai) besoin d’ordre et avait des parents désordonés et qui partageait jusqu’aux quelques mètres carrés de ma chambre avec ma soeur. Et aussi pour éviter les crises de nerfs parentales. Rien de maladif ou d’excessif, rien qui relève d’un toc. Juste de quoi vivre dans un endroit agréable. Malgré cela, sans rentrer dans les détails, il apparaît clairement que j’ai un chouïa chargé psycho-dramatiquement le ménage et aujourd’hui seulement je me défais des séquelles de cette dynamique. 

Je me souviens de crises de larmes qui contenaient au final bien plus de noeuds relationnels familiaux que de problèmes de serpillière. Epuisée du «qui-vive» ménager incessant auquel je m’astreignais en même temps que de le non-respect pour le travail que j’effectuais, je me souviens m’entendre dire avec l’animosité d’une adolescente que «de toute façon quand je m’en irai, vous vivrez dans un porcherie!». Sauf que je ne m’étais pas trompée. Je vivais bien avec des gens désordonés. Quand je suis partie de la maison, ça a très vite été le bordel. Dans la tristesse à voir mes parents vivre là, dans ce désordre et cette maison qui tombe en lambeaux, il y a beaucoup de projection. Moi, *Bree*, je ne pourrais pas y vivre mais rien ne dit que ça les rend triste. Mais il y a aussi une part de tristesse bien fondée, celle de savoir que le délabrement de cette maison correspond au délabrement des relations, et à beaucoup de violence. A un désinvestissement à cause de beaucoup de haine, à un manque de soin pour son cadre de vie et donc pour soi.

C’est en partie à cause de ce désordre - et tout ce qui s’y cache, de la poussière - et tout ce qu’elle recouvre, que je ne me sens pas bien chez mes parents. Mal à l’aise dans la maison de mon enfance. Qu’il me pèse de leur rendre visite. Et que parfois la tristesse me serre un peu plus fort quand, dans certains moments creux entre boulot et amis, je me dis que ça les rend peut-être triste de ne pas vivre de dimanches après-midis familiaux autour d’une tarte aux abricots, une fois de temps en temps. 

Pour toutes ces raisons, voir la maison rangée sonnait comme quelque chose de positif. C’est bête mais c’est tellement signifiant...

 

Demain, les révélations de Noël: épisode 3. 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
J'ai un peu le sentiment contraire: la maison familiale était astiquée et rangée toutes les semaines, rien ne traînait, j'étais sommée de ranger ma chambre régulièrement. <br /> <br /> Du coup, je suis un peu désordonnée, mais cela dépend pour quoi. Mes vêtements par exemple sont toujours bien pliés et rangés mais le ménage laisse parfois à désirer. Et quand je vais chez mon père, c'est propre, mais très vide... On a l'impression que personne ne vit là...
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
Publicité
Publicité