Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
7 septembre 2011

Je peux pas, j'ai football

Hier, j'ai assisté à mon premier match de foot en live. C’était Belgique-USA au Stade Roi Baudouin. Lorsqu’on a acheté nos places, l’idée m'enchantait. Mais là, j'étais moyen partante, rapport au fait que je sortais de chez ma psy et qu'une fois sur deux j'en sors plombée (parfois 45 minutes sont suffisantes pour rebondir, d'autres fois je m’arrête en plein rebond et je m’en vais dans mon bain portatif de sensations gluantes et glauques). J'étais un peu inquiète à l’idée de me retrouver dans cette foule hétéroclite de gens au Q.I. et à la gestion de la testostérone variables. L'angoisse en bandoulière, j'avais en tête quelques images de hooligans et du drame du Heysel. Youpie. 

Une fois sur place, Spéculoos et moi retrouvons sous la drache la troupe de nos révolutionnaires préférés (des amis à gauche de la gauche avec lesquels nous discutons souvent affectueusement nos désaccords autour d'un verre, désaccords qui relèvent toujours plus des nuances, même largement nuancées, que des oppositions. Une définition parmi d’autres de l’amitié en somme...). Après avoir échangé deux-trois mots, partagé quelques parcelles de parapluies et rencontré une ou deux nouvelles têtes, je commençais à me détendre. La foule autour de nous était disciplinée et toujours aussi mâle. En même temps, c’était prévisible: on était trois donzelles dans ma rame de métro, moi y compris. 

Je découvre bien vite qu'il s'agit là d'un avantage du lieu, avantage dont les deux principales caractéristiques sont rapidité et hygiène: une file déserte pour la fouille au corps féminine (ce qui sert peu quand tu dois de toute façon attendre les mecs de l'autre côté du portique seule sous la pluie) et des toilettes propres et sans file.

Je suis impressionnée par le bruit du stade quand je m'engouffre dans le petit couloir qui monte vers les gradins. Ressentir cette sensation électrique est une bonne raison d’avoir fait le déplacement. Je suis contente de trouver des gradins aérés et confortables et un stade qui n’est pas plein à craquer. Youpie.

 Ensuite ... et bien je regarde le match, en espérant très fort que la Belgique gagne. Non pas par patriotisme...quoique, c’est peut-être une nouvelle forme de patriotisme: je découvre qu’un de mes nouveaux buts dans la vie est de faire un «à fond» de bière sur la Brabançonne (nouvelle idée con que je trouve *fucking cool*, allez comprendre) et que j’ai loupé le coche de l’hymne d’ouverture. C’est là que Spéculoos me dit que même si les Diables gagnent, l’hymne n’est pas rejoué. Mes espoirs s'effondrent. Je range l’idée dans un coin de ma tête et me reconcentre sur le match. 

En 90 minutes, je trouve plein d'intérêt à la 3D. Par contre l’inconvénient de ne pas être devant sa télé (et de ne pas connaître le nom des joueurs), c’est d’avoir passé l'entièreté du match à me demander à qui appartenait cette tête de cheveux:

 witsel

 Et bien, je peux le dire aujourd’hui, à l’aide de google: elle appartient à Axel Witsel.

fallaini

.... Je peux aussi savoir qu'il y en avait deux, des têtes de cheveux. Cette découverte explique mieux qu’une éventuelle accusation calomnieuse de dopage son omniprésence sur le terrain. Evidemment, si ils sont deux...

Après, j’ai eu très faim. Le match a commencé à 20h45 et je n’avais pas mangé. J'ai eu envie d'un énorme spaghetti bolo. Je me suis dit «heureusement que je n'ai pas twitter dis donc». J’en avais tellement besoin, de ce spaghetti bolo que je me sentais l’envie pressante de crier au monde 2.0 un déchirant «I need sucres lents». Et c’est bien la peine d’avoir twitter si c’est pour raconter des bêtises.

La faim m'a fait bailler 15 fois au moins et ceci associé au fait que je m’échinais à prendre des photos de l’ambiance du stade plutôt que de fixer la verte pelouse a inquiété Spéculoos. Mais je ne m’ennuyais pas! J’étais bel et bien heureuse d’être là où j’étais même si je trouve le foot d’une lenteur dingue par rapport au rugby qui, lui, me donne physiquement l'envie d'aller bourrer dans le tas sur le terrain. Et puis, c’est parce que je m’entraînais à faire les plus belles photos du monde (rien que ça) pour que mon incroyable talent bafoué par la piètre qualité de mon appareil photo suscite un jour une telle indignation qu’il justifie sur le champ l’achat du matos à 1000 euros que je culpabilise de m’offrir.  

Stade roi baudouin Voilà le résultat. Et bien merci. C’était bien la peine.

Enfin, j’ai passé une grande partie du match à souhaiter de bonnes défenses immunitaires aux jeunes ramasseurs de balles qui attendaient autour du terrain alors qu’il n’a pas cessé une minute de pleuvoir. J’ai aussi beaucoup aimer observer la «créativité» d’une foule en matière de slogans verbaux et d’encouragements corporels. J’étais ravie que les trois crétins qui ont tenté de faire reprendre en coeur quelques «enculés» n'aient pas été suivis. Je pense que des propos homophobes m'auraient fait quitter les gradins sur le champ. 

Au final, l’ambiance était assez chouette. Le résultat du match: 1-0 pour la Belgique sans que cela ne déclenche la liesse populaire. C’était un match amical et légèrement poussif sur la fin, le but avait été mis depuis longtemps.

Voilà pour ces considérations de match désabusément féminines (en même temps, c’est sans crainte du cliché que mes accompagnateurs ont hurlés tels des ogres en rut à chaque tentative de but) et de nouvelles photos relativement incongrues pour ce blog. 

A demain!

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Et dire que je remets ça en octobre, y'avait une offre spéciale pour deux tickets...
I
Toute une aventure cette soirée foot !!! *^_^*
Les filles sages vont au paradis, les autres où elles veulent
Publicité
Publicité